
« Le légal est-il toujours légitime ? »
Conférence-philo présentée par Arthur Huiban
Professeur agrégé de philosophie, Docteur en Philosophie et Histoire
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Pendant des siècles, la disjonction du légal et du légitime paraissait aller de soi : dans la philosophie antique ou médiévale, les lois humaines étaient soigneusement distinguées de la
« loi de nature » ou de la « loi de Dieu », et de ce point de vue la possibilité de principe d’une loi injuste (celle du tyran ou du mauvais juge qui contreviennent à la « justice de tous les temps ») était aussi évidente qu’inquestionnée.
Au début de l’époque moderne, et en particulier à partir du 16e et du 17e siècle, est toutefois apparue une théorie de l’État et de la souveraineté qui mettait en question cette évidence antique.
Souvent qualifiée de « positivisme juridique », cette théorie affirmait que l’État et le souverain civil étaient la seule mesure de la justice terrestre, et que toutes les lois promulguées « dans la forme », c’est-à-dire par un souverain autorisé, étaient par définition des lois justes.On perçoit sans peine les raisons de cette insistance : en affirmant l’identité du légal et du légitime, les positivistes entendaient rétablir l’autorité exclusive de l’État contre la prolifération des prétentions minoritaires, subversives ou conflictuelles, en particulier dans le contexte des guerres de religion en Europe.
Affirmer la légitimité indiscutable de la loi, c’était rendre à la nation son unité et au peuple les conditions de sa paix intérieure.
Peut-on à notre époque, nous satisfaire d’une telle certitude ? Les crimes de masse du 20e siècle ou l’urgence de la question climatique au 21e ne nous incitent-ils pas au contraire à repenser la nécessité d’un nouveau « droit naturel », c’est-à-dire une nouvelle mesure de justice universelle, à la fois indépendante de l’État, et supérieure à ses lois particulières ?
Jeudi 8 mars – Agora de Bonneville 20h30
Entrée : adhérents 3€ – Non adhérents 5
Adhésion
Université Populaire de Bonneville, BP 18 Cedex 74130 Bonneville
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